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TRIBUNE

Le thon rouge est une composante de la culture méditerranéenne

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par Isabelle Autissier et Serge Orru, Directeur général du WWF-France
publié le 12 novembre 2010 à 0h00

En mars 2010, la proposition visant à inscrire le thon rouge de l’Atlantique en annexe I de la Cites (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) a été rejetée à Doha par une majorité de pays menée par le Japon. De nombreux participants se sont cependant engagés solennellement à œuvrer pour un véritable changement lors de la réunion de l’Iccat (Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique) de novembre 2010 pour que cette commission adopte (enfin) les mesures nécessaires pour reconstituer les stocks.

Sauvegarder le thon rouge, c'est protéger la biodiversité marine, c'est arrêter de croire que nous vivons dans un monde fini aux ressources infinies, c'est penser aux générations futures. Mais pas seulement. Sauvegarder le thon rouge c'est aussi préserver la culture méditerranéenne ! Depuis l'Antiquité on pêche le thon rouge en Méditerranée. Des fouilles attestent de la pratique de cette pêche dès le 7e millénaire avant notre ère. Les techniques de pêche ont évolué au fil des siècles… de la pêche à la palangre, en passant par la madrague, c'est aujourd'hui la technique de la pêche à la senne qui domine.

Des générations et des générations de Méditerranéens se sont nourris de thon rouge au fil des siècles. Malheureusement, cette tradition culinaire risque de disparaître. Car si aujourd’hui les Japonais se délectent de sushis et autres sashimis au thon rouge, les générations futures