C'est dans un grand hôtel du XIVe arrondissement de Paris que va se décider le sort du thon rouge de l'Atlantique pour les années à venir. Ce matin s'ouvre à Paris, pour dix jours, la 17e réunion extraordinaire de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (Cicta, ou Iccat en anglais). Un rendez-vous jugé aussi crucial par les ONG qui réclament une suspension de la pêche industrielle pour préserver l'espèce, que pour les pêcheurs qui défendent leur activité. Car une des principales décisions attendues d'ici au 27 novembre concerne le quota de thon rouge qui pourra être prélevé l'an prochain par les pays. Dont la France qui, premier Etat pêcheur de thon rouge, se trouve au cœur des négociations.
«Artisanale». Pour l'instant, Paris tient une ligne inamovible, défendue par Bruno Le Maire, le ministre de la Pêche, pour une reconduction du quota de l'an dernier, 13 500 tonnes. Position soutenue par le Comité national des pêches, pour qui «descendre en dessous de ces quotas mettrait en péril la pêche française, en détruisant des entreprises et des emplois». Les ONG, elles, demandent «le quota le plus petit possible, en dessous de 6 000 tonnes, et alloué à la pêche artisanale», avançait hier Sergi Tudela, du WWF, dans une conférence commune avec Greenpeace, le Pew Environment Group et Oceania. Pour ces associations, c'est l'organisation même de cette pêche (capture à la senne, en encerclant