Faut-il désespérer d’avance du sommet de Cancún ? Un an après le fiasco de Copenhague, 194 pays se retrouvent aujourd’hui au Mexique pour tenter de relancer les négociations climatiques dans l’impasse. Que s’est-il passé en 2010 ? Revue d’effectifs.
Une planète surchauffée
Pendant que les diplomates tournent en rond, les scientifiques continuent d’étudier les modifications climatiques. L’équipe de James Hansen (Nasa, université de Columbia à New York) l’atteste : nous venons de vivre les douze mois d’affilée les plus chauds depuis plus d’un siècle, et 2010 sera une année record de chaleur. Philipp Schneider, lui, vient de publier une étude sur l’observation de la température nocturne par satellite de 167 grands lacs répartis à la surface de la planète, sur la période 1985-2009. Elle montre une hausse moyenne d’un peu moins de 1°C, surtout sensible dans les moyennes et hautes latitudes de l’hémisphère nord.
Un effet de serre galopant
Les émissions de gaz à effet de serre (GES) n'ont que peu diminué en 2009, pourtant en pleine crise économique. Et leur croissance va reprendre dès 2010, selon une étude parue dans Nature Geoscience le 22 novembre. Avec 30,8 milliards de tonnes de gaz carbonique en 2009, les émissions dues aux charbon, gaz, pétrole ou fabrication du ciment progressent. Mais celles causées par la déforestation diminuent grâce au ralentissement des défrichements au Sud (Amazonie) et au reboisement ou à la croissance naturelle