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Interview

«Le plus important, c’est la révolution dans les esprits»

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Développement . Pour Lee Man-eui, ministre sud-coréen de l’Environnement, la conversion écologique de son pays est nécessaire :
publié le 30 novembre 2010 à 0h00

La Corée du Sud, douzième puissance mondiale et dixième émetteur mondial de gaz à effet de serre, arrive-t-elle en position de force à Cancún ? Elle se rêve championne de la course à l'économie verte. Séoul s'est récemment fixé un objectif de réduction des émissions de 30% en 2020 par rapport au statu quo, soit une baisse de 4% par rapport à 2005. D'ici à 2013, le pays consacrera 80% de son plan de relance de 3,8% de son PIB à la réduction de ses émissions carbone et au développement de technologies vertes. Lee Man-eui, ministre sud-coréen de l'Environnement, s'en explique à Libération.

Votre plan de «relance vert» fait la part belle aux technologies vertes ? Est-ce crédible ?

Avoir une croissance durable passe par une «croissance verte». Depuis les années 60, notre objectif a été la croissance économique à tout prix, à travers une course à l’industrialisation. Résultat, la société coréenne est caractérisée par une très forte densité de sa population. Pas évident, pour nos concitoyens, de saisir ce qu’est le développement durable. Ils comprennent davantage ce qu’est le respect de l’environnement.

Mais c’est un virage ?

Nous ne venons pas de nulle part. Nous avons lancé, il y a trente ans, une «administration centrale pour l'environnement». Même si, la priorité de nos gouvernements, alors, était encore de produire toujours davantage, sans penser une seconde au développement durable. Les Sud-Coréens comprennent mieux la «croissance verte» et le new deal vert face à une crise à la fois économique et environnementale. On doit changer d'état d'esprit.

D’autant que la Corée du Sud est très vulnérable au changement climatique et que vous importez 90% de vos combustibles…

Nous devons modifier notre