«Le temps où tout le monde se regarde est révolu. Le monde ne peut s'offrir le luxe d'attendre l'accord parfait.» Ban Ki-moon, secrétaire général de l'ONU, sait bien le prix d'un échec à Cancún : le discrédit des négociations onusiennes. Alors, le peu charismatique Sud-Coréen se fait violence dans l'ultime ligne droite du 16e sommet sur le climat, marqué par l'arrivée des ministres et des chefs d'Etat de 194 pays : «Le mieux est l'ennemi du bien ! La stabilité de l'économie globale, le bien-être des citoyens, la santé de notre planète est entre vos mains. Il faut une percée !» Des avancées, il y en a bien eu, même si la complexité et l'interdépendance des dossiers en fragilisent l'édifice. Comment financer la sauvegarde des forêts tropicales ? «La Bolivie refuse toute référence aux marchés du carbone, explique un négociateur, tandis que l'Arabie Saoudite ne cesse de mettre des bâtons dans les roues.»
Transparence. Comment partager et diffuser les technologies propres ? «Plus de dix heures de négos en deux jours», notamment «sur les droits de propriétés intellectuelles», n'ont «rien donné», résume un diplomate. Comment mettre en route un fonds vert pour parvenir à dégager, d'ici à 2020, 100 milliards de dollars par an ? «Il faut déjà fournir les 30 milliards prévus d'ici à 2012 l'an passé, si l'on veut un minimum de confiance, prévient l'Ethiopien Meles Zenawi,