Sur un boulevard parisien. Le feu passe au rouge. Une voix désincarnée répète, à l’intention des piétons malvoyants, de ne pas traverser. Le feu passe au vert. Vrombissements des moteurs. Klaxons. On descend dans le métro. Symphonie de bips des pass navigo. Annonce sonore : « Attentifs ensemble… ». Une alerte stridente résonne, avant que la porte ne se referme sur une sonnerie de portable.
Aucun de ces bruits n'est laissé au hasard. Ils sont réfléchis et inventés par des designers sonores. La profession se réunissait, avec d'autres travailleurs du son – compositeurs, acousticiens, chercheurs -, cette semaine, aux sixièmes Assises de la qualité de l'environnement sonore.
Ambition du colloque : mieux comprendre pourquoi, alors qu'«on a des voitures et des trains qui font moins de bruit qu'avant, qu'on peut s'isoler beaucoup mieux, qu'on a des lois sur le bruit, les enquêtes montrent malgré tout que le bruit reste une préoccupation essentielle, et la première quand on parle d'environnement», explique Dominique Bidou, président du Centre d'information et de documentation sur le bruit. Cette préoccupation fait écho à la dernière étude réalisée sur le sujet pour le ministère de l'Ecologie, selon laquelle deux Français sur t