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Libération

Après Cancún, le Japon assume son rôle de boulet du climat

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publié le 28 décembre 2010 à 0h00

Entre l'indice de croissance de son économie, et la réduction promise de son bilan carbone, le Japon a choisi. Il a décidé de trahir ses promesses. Début décembre, dès les premiers jours de la conférence onusienne de Cancún sur le climat, le Japon (3% des émissions mondiales de CO2) a torpillé l'effort collectif en donnant l'impression d'obstruer les débats et en faisant machine arrière sur ses objectifs. «Le Japon n'inscrira plus ses réductions ou quelque autre engagement dans le cadre des négociations sur le prolongement du protocole de Kyoto au-delà de 2012», annoncait sa délégation dès l'arrivée au Mexique.

En refusant d'emblée d'envisager une seconde période d'engagements, l'archipel «a irrité nombre d'Etats et créé un climat délétère», selon un Européen. D'autres sources ont évoqué «l'effet domino» venu de Tokyo, voire un «effet bombe». Dès son arrivée au pouvoir en 2009, le Parti démocrate du Japon (PDJ, centre gauche) avait pourtant promis de porter à 25% d'ici à 2020 la réduction de ses émissions de CO2 (marchés carbones et programmes de reforestation inclus), objectifs jugés alors «trop ambitieux et peu réalistes» par le Keidanren, l'organisation patronale nippone. Qu'importait cette fronde : l'ex-Premier ministre Yukio Hatoyama tenait à ce que son pays se déleste de son rôle de boulet des négos climatiques. L'espoir aura été de courte durée. Les ONG, qui vantaient il y a un an le «courage du Jap