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«Je ne convertis plus rien en bio»

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Nouveauté de l'année 2011: le crédit d'impôt, une aide aux agriculteurs bio, est réduit de moitié. De quoi refroidir certains exploitants comme Emmanuel Vandame, qui s'était engagé dans une conversion bio de ses terres.
L'objectif du Grenelle de l'environnement, de porter à 6% les surfaces agricoles bio d'ici 2012, risque de pâtir de la nouvelle loi de finance. (© AFP Mychele Daniau)
publié le 3 janvier 2011 à 17h33

«Je me convertis par état d'esprit, parce que je ne voulais plus de pesticide dans mes champs. Mais pas au risque de mettre mon entreprise en péril...», affirme Emmanuel Vandame. Pour cet agriculteur francilien, l'avenir de son exploitation est en suspens depuis l'annonce du gouvernement de réduire de 4000 à 2000 euros le crédit d'impôt aux agriculteurs bio. Depuis deux ans, il a fait passer 50 de ses 238 hectares, situés sur le plateau de Saclay en Essonne, en agriculture biologique. Et comptait convertir la totalité de ses terres. «Mais on ne peut pas piloter à vue, sans savoir quelles aides on recevra l'année prochaine... Pour l'instant, je ne convertis rien de plus en bio.»

Car au-delà de cette réduction d'aide, c'est l'instabilité des décisions gouvernementales qui désempare l'agriculteur. Sa conversion bio, il l'a en effet décidée en tenant compte de l'objectif du Grenelle de l'environnement de «tripler les surfaces actuelles cultivées en "bio" et de les porter à 6 % de la surface agricole française d'ici 2012». Depuis, c'est «une machine arrière», regrette Emmanuel Vandame. Et, pour la Confédération paysanne, l'association Nature et progrès et la