Menu
Libération

Retour des vaches maigres pour le bio

Article réservé aux abonnés
Agriculture . La loi de finances 2011 voit le crédit d’impôt accordé aux exploitants divisé par deux.
publié le 4 janvier 2011 à 0h00

Marche arrière toute. En 2008, dans la fièvre du Grenelle de l’environnement, le gouvernement s’était engagé à tripler la surface agricole biologique, pour atteindre 6% en 2012, et 20% en 2020. Le ministère de l’Agriculture avait claironné qu’il doublait le crédit d’impôt accordé à tout exploitant abandonnant les pesticides au profit d’un mode de production bio. Cela n’aura pas duré.

Fin décembre, la loi de finances 2011 adoptée par le Sénat a divisé par deux cette aide fiscale, qui passe de 4 000 à 2 000 euros par an. Au ministère de l'Agriculture, on assure que la réduction sera compensée par la possibilité de cumuler ce crédit d'impôt avec des aides européennes. L'argument ne convainc ni la Fédération nationale de l'agriculture biologique (FNAB) ni la Confédération paysanne, pour lesquelles cette aide fiscale bio était justement une manière de rééquilibrer l'attribution des aides au profit des plus petites exploitations. «C'est une aide forfaitaire, simple et efficace, alors que les aides européennes, elles, favorisent les grandes exploitations, explique Philippe Colin, porte-parole de la Confédération paysanne. Cette mesure va pénaliser les petits paysans, le maraîchage et les productions herbagères. C'est en contradiction avec les encouragements dispensés depuis 2007 à l'agriculture bio !»

Il semble bien que le crédit d'impôt a encouragé nombre d'agriculteurs à franchir le pas. En 2010, c'est au rythme de quinze exploitations converties par jour que s'es