Le pollen est un réservoir à virus et les fleurs un foyer de contamination : on s'en doutait un peu, mais une étude américaine vient d'en apporter une jolie preuve. Dans une publication mise en ligne le 20 décembre par la revue scientifique Plos One, des équipes d'entomologistes de l'université de l'Etat de Pennsylvanie, de l'université Columbia à New York et de celle de l'Illinois démontrent que les pollens, via les fleurs butinées, sont un foyer de transmission de virus entre divers pollinisateurs.
L’étude américaine porte sur le mode de transmission des virus. Elle prouve que les abeilles ouvrières diffusent les virus en déféquant sur les fleurs qu’elles butinent. Les virus se déposent alors sur les grains de pollen et peuvent ensuite contaminer d’autres pollinisateurs.
«Pas de cloison». Ramené à la ruche par les abeilles d'élevage, le pollen contaminé peut devenir un foyer de transmission de virus pour l'ensemble de la colonie. De même, a priori, pour les autres pollinisateurs comme les bourdons, les abeilles sauvages ou les papillons. Car les chercheurs américains ont aussi établi que ces virus se transmettent entre espèces sauvages et espèces d'élevage.
«C'est une étude importante car elle établit un lien entre abeilles domestiques et abeilles et pollinisateurs sauvages», estime Bernard Vaissière, chercheur au laboratoire Pollinisation et écologie des abeilles à l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) d'Avignon. L'arrivée