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Libération

Niña et moussons remuent ciel et Terre

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Phénomène climatique destructeur sur le Pacifique et précipitations généreuses au Sahel ont marqué l’année.
publié le 14 janvier 2011 à 0h00

Parmi les acteurs majeurs du climat en 2010, le Pacifique et l’Atlantique ont les premiers rôles. Avec des conséquences positives ou négatives très fortes pour l’économie, l’agriculture ou la sécurité de centaines de millions d’hommes.

Le Pacifique tropical vit au rythme des El Niño et des Niña, phénomènes climatiques qui surviennent tous les cinq à sept ans. Un Niño, c’est plus de chaud à l’Est, du côté américain, et plus de froid à l’Ouest. Une Niña signifie l’inverse : plus de froid à l’Est et plus de chaud à l’Ouest. Ce phénomène joue sur la température moyenne, El Niño poussant à la hausse et la Niña à la baisse. Surtout, il bouleverse la circulation atmosphérique, la répartition des masses d’air humides et sèches, et donc les précipitations. Or, au milieu de l’année 2010, le Pacifique est passé d’un Niño moyen à une Niña forte.

Mousson. L'Australie doit à la Niña les inondations qui frappent le Nord-Est. La surface touchée est grande comme la France et l'Allemagne. Des milliers de kilomètres carrés de terres agricoles sont dévastés et des mines de charbon noyées. Les dégâts sont estimés à plusieurs milliards de dollars australiens par le bureau météorologique du pays.

Du côté de l’Atlantique tropical, les océanographes notaient dès le début de l’été des températures records favorisant une forte évaporation de l’eau. Associée à des températures également très élevées sur le Sahara et le Sahel favorisant de forts vents venus de l’océan, cette situation a pr