Diego jette un regard douloureux au paysage. «On aurait dit un tsunami.» Nous sommes à Teresópolis, l'une des trois villes les plus touchées par les intempéries qui se sont abattues la semaine dernière sur la région montagneuse de l'Etat de Rio de Janeiro. Le bilan, provisoire, de la catastrophe naturelle la plus meurtrière de l'histoire du Brésil est de 612 morts (sans compter plus de 14 000 sans-abri). A Teresópolis, on compte déjà 261 victimes. «Mais il doit y avoir encore beaucoup de corps sous les décombres, dit Diego. Les recherches continuent. Au ralenti, car les secours sont débordés.» Des hélicoptères de l'armée survolent la ville pour tenter d'évacuer les survivants encore coincés dans les zones les plus isolées. Devant l'institut médico-légal, des centaines de personnes se pressent pour tenter d'identifier les corps de leurs proches. Les morts sont si nombreux que la morgue ne suffit plus pour les accueillir. Il a fallu en improviser une dans trois camions réfrigérés garés en face et d'où s'échappe une odeur âcre. «Dans mon quartier, c'est nous, les habitants, qui avons retiré les victimes, reprend Diego. Et il y a encore des cadavres en pleine décomposition.»
«La terre s'est décollée». Situé au fond d'une vallée sillonnée par des cours d'eau, le quartier de Campo Grande est complètement dévasté. Tout ou presque a été emporté par la force des inondations et des éboulements de terrain. Les ré