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Des hackers braquent le marché des droits à polluer

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Des pirates ont subtilisé et revendu les quotas de CO2 de plusieurs pays européens, réalisant ainsi le premier «casse carbonique» de l’histoire.
publié le 21 janvier 2011 à 0h00

C’est une carambouille de plus qui fait désordre. D’autant que personne n’a rien vu. Ni les autorités «gendarmes» censées contrôler les marchés, ni les places sur lesquelles sont échangés ces produits financiers d’un nouveau genre : les droits à polluer alloués chaque année par la Commission européenne à près de 12 000 entreprises de 27 Etats membres de l’UE, auxquels s’ajoutent des firmes de la Norvège et du Liechtenstein. L’alerte a été déclenchée mercredi lorsque les trésoriers de grandes sociétés autrichiennes, grecques, tchèques, polonaises et estoniennes ont découvert l’ampleur du casse. Pas de portes forcées, de coffres-forts déchiquetés à la nitroglycérine… Mais juste des systèmes informatiques des registres nationaux partiellement vidés des permis à polluer de ces mêmes entreprises. Quelques clics suffiront alors à ces trésoriers et autres responsables des registres nationaux - sorte de banques centrales des permis à polluer - pour réaliser l’ampleur du braquage. Quelques secondes pour comprendre que ces quotas volés ont sans doute déjà été écoulés sur des places européennes où s’échange du carbone.

Les auteurs de ce hold-up virtuel ? Des hackers. Quelques heures plus tard, l'alerte générale est donnée à la Commission européenne. Avec à la clé une injonction aux Etats membres : la fermeture des marchés carbone. Un gel des transactions sur le CO2 qui pourrait durer jusqu'à mercredi. «Au total, les cyberfraudeurs ont sans doute pillé dans ces registres 3