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Libération
Interview

«Les forêts primaires, jamais abîmées, sont des réserves de vie»

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Francis Hallé, botaniste, spécialiste des forêts tropicales :
publié le 25 janvier 2011 à 0h00

Botaniste, spécialiste des forêts tropicales, Francis Hallé a dirigé, de 1986 à 2003, les missions scientifiques sur les canopées de l'association le Radeau des cimes. Découvreur de l'architecture botanique, auteur de nombreux livres qui témoignent de son amour fervent pour le végétal (1), il n'a jamais cessé de s'émerveiller de l'ingéniosité et de la beauté des arbres. Depuis des années, il s'échine à promouvoir la réalisation d'un grand film consacré aux forêts tropicales primaires menacées de disparition à très brève échéance, pour «montrer toute cette splendeur, tant qu'elle est encore là». Francis Hallé explique son projet, maintenant sur les rails grâce au réalisateur Luc Jacquet (la Marche de l'empereur), mais toujours en quête de financements.

Que souhaitez-vous montrer dans votre projet de film sur les forêts tropicales ?

Il y a deux manières de résumer le projet. Une manière triste : c'est foutu, les forêts tropicales vont disparaître à jamais d'ici dix ans, et ce film constituera une archive de ce que nous aurons perdu. Pour qu'au moins les générations suivantes disposent d'un témoignage de cette splendeur. Et il y a une autre hypothèse, plus ambitieuse, à laquelle je veux me rallier : que ce film puisse contribuer à freiner la déforestation. Je me souviens de l'impact qu'a eu le Monde du silence de Jacques Cousteau et Louis Malle, en 1956. Ce film a véritablement lancé l'océanographie, c'est grâce à lui que les océanographes ont pu avoir de gros budgets de recherche.

A quelles forêts vous intéressez-vous ?

Les forêts primaires des tropiques qui existent enc