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Interview

NKM : «Croire que le Grenelle a balayé les lobbys serait naïf»

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Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Ecologie, répond aux accusations de reculades environnementales du gouvernement en pleine polémique sur les gaz de schiste.
La ministre de l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet à l'Elysée, le 26 janvier 2011. (© AFP Lionel Bonaventure)
publié le 4 février 2011 à 0h00
(mis à jour le 4 février 2011 à 8h39)

E

lle a refusé qu'on la prenne en photo. Parce que l'entretien était programmé au petit matin. Parce que «c'est une politique, pas une starlette», dit son entourage. Parce qu'elle a «détesté» son dernier portrait, dans un autre média. Pourtant, Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, sait très bien surfer sur son image. La politique sait affronter les questions gênantes sur les reculades environnementales du gouvernement. La polytechnicienne aligne les chiffres. La ministre de l'Environnement connaît ses dossiers. Y compris ceux qui fâchent. Entretien.

La polémique sur les gaz de schiste enfle. Vous souhaitez une «mission pour évaluer les enjeux» de leur exploitation, est-ce vraiment suffisant ?

Il faut lever une confusion : aucun permis d’exploitation n’a été attribué en France. Seuls des permis de recherche, c’est-à-dire d’exploration, ont été autorisés. Et ceux-ci peuvent s’effectuer par des campagnes de mesures aéroportées ou terrestres. L’exploration utilisant les techniques de forage est soumise à autorisation d’ouverture de travaux. Aucune demande de ce type n’a été déposée pour les gaz de schiste. En revanche, trois permis ont été délivrés en octobre 2010 pour la recherche d’huiles de schiste en Seine-et-Marne. La mission commandée avec Eric Besson porte notamment sur l’évaluation de l’impact environnemental de tels forages. Les industriels concernés seront réunis très prochainement au niveau interministériel pour s’assurer que leurs calendriers sont compatibles avec celui de la mission.

Pourquoi ne pas annuler les permis d’exploration, comme l’a demandé José Bové, rejoint aujourd’hui par Eva Joly dans le Larzac ?

On ne peut suspendre un permis de recher