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Libération

La paille, une idée fraîche pour le bâtiment

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publié le 8 février 2011 à 0h00

Et si les agriculteurs trouvaient une partie de leur salut dans le bâtiment ? Certains en sont si convaincus qu’ils ont entrepris de réhabiliter des techniques ancestrales. Comme le chanvre, la paille présente ainsi toutes les qualités pour isoler les habitations de demain. Et la prochaine certification de l’Agence qualité construction (AQC) et du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) pourrait donner un coup de peps à cette filière. Après un premier avis favorable en juin, l’homologation du végétal comme isolant fait piaffer d’impatience les professionnels, qui tentent depuis des années de convaincre de ses vertus.

«Avec la paille, il y a une souplesse qui permet de travailler en direct avec les agriculteurs. Sa production et son transport ne consomment presque pas de CO2», explique Jean-Baptiste Thévard, vice-président du Réseau français de la construction paille (RFCP) basé dans la région Centre. D'après ses calculs, 2 hectares de blé suffisent pour isoler une maison de 100 m2. «On n'a pas besoin de mobiliser toute la production. Dans ma région, les 8,5 millions de tonnes produites annuellement combleraient la demande pour 85 000 maisons.» Il n'y aura pas d'incidence sur les cours de la viande et du lait ; ceux de la paille ne s'embraseront pas. «C'est marginal, mais ça permettra aux agriculteurs de dégager de nouveaux revenus», avance-t-il.

En 2010, 700 maisons en paille étaient recensées dans l'Hexagone par RFC