La majeure partie des panneaux solaires vendus en France, en Europe et de par le monde provient de Wuxi, une ville hérissée d'immeubles modernes située à une centaine de kilomètres à l'ouest de Shanghai. La filière photovoltaïque, qui connaît un succès phénoménal, y pèse plus de 3 milliards d'euros, répartis sur une dizaine de grands fabricants et nombre de sous-traitants. Le pionnier et leader du marché se nomme Suntech. Il a pour patron un Australien d'origine chinoise, Shi Zhengrong, professeur à l'Académie des sciences d'Australie, devenu multimilliardaire (en dollars) en une courte décennie. «Toutes les autres entreprises du solaire de Wuxi n'ont fait qu'imiter notre modèle économique», dit sans modestie Zhang Jianmin, un représentant de l'entreprise qui nous fait visiter le siège ultramoderne du groupe, dont la façade est composée d'un assemblage impressionnant de panneaux solaires.
Six chaînes. A l'intérieur, une exposition très design sur les énergies nouvelles vante les avantages de l'énergie solaire, «clé d'un avenir vert». Elle a été inaugurée l'été dernier par l'ancien vice-président américain Al Gore. Des images de guerre projetées sur les murs valident le scénario catastrophe d'une funeste montée des eaux et d'un chaos écologique… auquel le monde pourrait toutefois échapper en achetant les produits Suntech. L'usine ne s'arrête jamais : 2 000 ouvriers, en combinaisons spéciales, y font les trois-huit. Leur salaire moyen est de 2