Cécile Ostria, directrice générale de la Fondation Nicolas-Hulot, «conteste fermement» certaines allégations du rapport parlementaire sur «le financement et la gouvernance des associations de protection de l'environnement» déposé début février et évoqué hier sur Libération.fr.
Qu’est-ce qui vous gêne le plus dans ce rapport ?
L'affirmation non argumentée selon laquelle nous entretenons des «liens troubles» avec nos mécènes. Cela introduit une suspicion, en laissant entendre que nous ne sommes pas indépendants. Notre conseil d'administration, qui ne compte d'ailleurs que trois entreprises sur onze membres, ne valide en aucun cas nos actions. Autre chose : en insinuant que comme nous n'avons pas d'adhérents, nous ne représentons qu'un petit groupe de copains, le rapport méprise les 400 000 personnes à qui nous écrivons régulièrement. Cela revient à remettre en question le fonctionnement des fondations, pourtant défini par l'Etat.
Depuis toujours, on vous reproche le fait qu’EDF, L’Oréal et TF1 vous financent…
L’idéal serait que le mécénat d’entreprise ne dépasse pas 50% de nos financements. Aujourd’hui, il constitue 65 à 70% du total. Les dons de particuliers augmentent, à 18%. Le reste, ce sont des subventions de l’Etat, plutôt en baisse. Mais nous n’abandonnerons pas les partenariats avec les entreprises. Le WWF le fait aussi, ce n’est pas honteux. Nous les poussons à progresser sur les questions environnementales.
Le rapport fait référence à votre train de vie…
C’est extrêmement injuste. Il faut voir dans quels locaux nous sommes ! On se déplace en seconde classe, on va dans les hôtels les moins chers possibles. Notre budget