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Libération

Cacao, accès de fève à Caracas

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Venezuela . La crise en Côte-d’Ivoire pousse le pays à devenir un acteur majeur de la filière, malgré une production faible.
publié le 23 février 2011 à 0h00

Les Vénézuéliens ne sont pas les seuls à le dire : leur cacao, en particulier la variété criollo, est le meilleur au monde. Les plus grands chocolatiers, tel le français Valrhona, se l'arrachent. Longtemps délaissé au profit du pétrole, le cacao du Venezuela compte donc bien profiter de la crise politique du premier producteur mondial, la Côte-d'Ivoire (lire page 11), pour redevenir incontournable sur le marché international. «Cette situation va générer une crise mondiale du cacao. Le Venezuela va en bénéficier et tenter de répondre à la demande», analyse Elvis Portillo, agronome et doctorant en sciences de l'alimentation. Hier, les cours du cacao ont atteint leur plus haut niveau depuis trente-deux ans.

Vergers. Le chocolatier français Puerto Cacao travaille depuis cinq ans avec ce fruit «très subtil, pas agressif, l'un des plus fins», selon Mathieu Alesi, en charge de la filière équitable de la marque. Il s'échange aujourd'hui entre 2,7 et 3,4 euros le kilo, et jusqu'à 6,8 euros pour le criollo de Chuao, village idyllique des Caraïbes reconnu pour ses vergers ancestraux. Une source de devises importante pour le gouvernement de Chávez, qui a lancé en février 2010 un «plan national du cacao». Le chef de l'Etat parie sur la valeur ajoutée des fèves transformées, notamment via des entreprises de production socialistes qui supervisent toutes les étapes du processus, de la culture des cabosses à la commercialisation des tablettes et ch