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Libération
Interview

«La société civile n’a pas de moyens de contrôle»

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Georges Mpaga est le président du Réseau des organisations libres pour la bonne gouvernance :
publié le 4 mars 2011 à 0h00

Le Gabonais Georges Mpaga est président du Réseau des organisations libres pour la bonne gouvernance (Rolbg) et coordinateur de la campagne mondiale Publish What You Pay («publiez ce que vous payez»).

Quel regard portez-vous sur l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie) ?

C’est un processus plutôt positif. L’Itie a reçu le soutien des Nations unies, du G20, du G8, de l’Union africaine, de l’Union européenne… Mon pays, le Gabon, riche en pétrole et en manganèse, a l’ambition d’améliorer sa façon de redistribuer les revenus provenant de ces industries. C’est pour cette raison que le gouvernement gabonais est candidat à l’Itie. Mais il n’a toujours pas obtenu le «diplôme» de l’Itie qu’on appelle la «conformité»…

Pourquoi ? Qu’est-ce qui coince ?

Comme beaucoup de pays candidats, le Congo-Brazzaville n’apporte pas encore suffisamment de garanties à l’Itie permettant de s’assurer que les sommes versées à l’Etat par les compagnies pétrolières ou minières sont d’une traçabilité et d’une transparence irréprochables.

L’Itie exige que les trois parties prenantes que sont les entreprises pétrolières ou minières, le gouvernement et la société civile puissent avoir des échanges et donc des informations incontestables sur les flux financiers. C’est un gage de transparence. Et donc de lutte contre la corruption.

On ne peut que s’en féliciter, non ?

Ne tombons pas dans l’angélisme. Si nous voulons construire une bonne gouvernance, alors l’Itie est nécessaire. Mais pas suffisante.

Pourquoi ?

Certes, des dialogues et des échanges d’informations comptables se font entre compagnies, gouvernements et représentants de la société civile. Mais est-ce pou