C'est un cri qui vient briser les bons sentiments martelés devant un parterre de délégués tout aux appels à la «transparence» et à «la bonne gouvernance». Mo Ibrahim, patron de la fondation du même nom, prend la parole : «Il est temps de se réveiller, nous sommes au temps de WikiLeaks. Aujourd'hui, tout est public, nous sommes nus. Ne soyez pas les Moubarak de demain.»
Un appel salvateur. Même si des choses commencent à bouger dans le monde du développement. Hier et avant-hier, un aréopage est venu plancher à Paris sur la transparence de l'exploitation des ressources naturelles. Des chefs d'Etats, des patrons de grandes multinationales, des ONG. Du Pérou, du Niger, du Kazakhstan, de Mongolie. Mais aussi du Royaume-Uni, de Norvège, de France… Raison de cette convergence ? La cinquième conférence mondiale de l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie). Derrière ces quatre lettres, il y a la malédiction des matières premières. Avec une question centrale : où va l'argent du pétrole, de l'or, du gaz, ou de l'uranium ? «Les citoyens ont de droit de connaître le volume de richesses qui sont tirées des ressources de leur pays», dit une militante, de Publish What You Pay (PWYP, «Publiez ce que vous payez»), coalition qui regroupe plus de 600 ONG.
«Entorse». Dans la plupart des pays producteurs et pour la majorité des compagnies pétrolières, gazières ou minières, cela tient du secret d'Etat. «Une entorse à la souveraine