Depuis le début de l’épidémie de VIH dans les pays du Sud, on était resté sur une vieille image, celle de la femme africaine épuisée par le virus du sida, impuissante devant les événements.
Lundi, à Dakar, une série d’études sur le thème «les femmes à l’épreuve du VIH dans les pays africains» a ébréché ce stéréotype : les femmes africaines ont changé. Profondément. Certes, elles continuent de mourir en masse du sida, mais elles vivent aussi avec le virus. Elles s’y adaptent, créent des espaces, se soignent, développent des stratégies, font des enfants, vieillissent aussi avec le sida.
En 2011, soit près de trente ans après le début de l'épidémie, y a-t-il un visage type de la femme africaine séropositive ? «C'est celui d'une jeune femme de 30 à 34 ans, mariée ou veuve, tente de décrire Alice Desclaux, anthropologue et chercheuse à Dakar, qui a coordonné ce travail. Elle a été contaminée avant 25 ans, souvent dans le cadre d'un rapport sexuel conjugal, elle a découvert son statut à l'occasion d'une grossesse.» Cette chercheuse poursuit : «Dans son couple, elle est la première à avoir été diagnostiquée. Elle vit en zone urbaine, ne pratique pas la "concomitance sexuelle". Et a débuté un traitement.» Mais c'est aussi une femme vulnérable devant le virus, avec toujours aussi peu de moyens pour se prémunir. Les femmes représentent ainsi plus de la moitié des nouvelles contaminations, comme le souligne encore l'Onusida.
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