S'il est un moment ou l'économie montre les limites de la prévision, c'est bien celui où survient un choc externe. Les images des dégâts sont effroyables. Elles dépassent l'entendement. Pas assez de recul. Trop d'inconnues pour dire le futur. Et pourtant… même conscients des limites de l'exercice prospectif, les économistes se risquent à la prévision. Quitte à affiner demain les prévisions d'aujourd'hui. Prudent, le porte-parole du gouvernement japonais, Yukio Edano, a prévenu que «le tremblement de terre aura un impact considérable sur les activités économiques d'un grand nombre de secteurs». Les conséquences devraient se chiffrer en dizaines de milliards de dollars. Le séisme et le tsunami ont dévasté la côte Pacifique de la région de Tohoku (nord-est), qui compte pour 8% du produit intérieur de la troisième puissance économique mondiale.
Biens endommagés. Les experts ont désormais tiré un trait sur la quasi-totalité des activités côtières, anéanties par la vague de plus de dix mètres de haut. Mais ils tentent déjà d'évaluer les impacts d'une forte baisse de la production d'énergie, dont la filière nucléaire de l'archipel assure entre 25 et 30% de la production électrique. Au total, onze des cinquante réacteurs nucléaires du Japon, situés dans les zones les plus touchées, ont été arrêtés. Le ministre de l'Industrie a appelé les entreprises à réduire leur consommation «au strict minimum, afin d'économiser les ressources». Et d'ajouter que l