«La situation actuelle, avec le séisme, le tsunami et les centrales nucléaires, est d'une certaine manière, la plus grave crise en soixante-cinq ans, depuis la Seconde Guerre mondiale.» Hier, le Premier ministre japonais était à l'image du pays : sous le choc. Déjà, le séisme, d'une magnitude revue à la hausse de 9 sur l'échelle de Richter, a été d'une telle violence qu'il a déplacé l'île principale de 2,40 mètres. Ensuite, le tsunami qui a suivi a rayé de la carte des villes et des villages du nord-est, laissant des paysages de dévastation et de chaos absolus. Et un bilan humain affolant : de quelques dizaines vendredi, le nombre de victimes pourrait bondir à «plus de 10 000», selon la chaîne japonaise NHK ; notamment dans la ville portuaire de Minami Sanriku, engloutie par un raz-de-marée. Plus que le séisme de Kobé, en 1995. Surtout, le Japon reste sous la menace d'une catastrophe nucléaire majeure. Une déflagration dans la centrale de Fukushima Daichi est venue le rappeler (lire page 4) et réveiller le spectre de Tchernobyl en 1986 ou de Three Mile Island en 1979 (page 9). Deux de ses centrales, situées à 250 km de Tokyo, tentaient toujours hier soir de refroidir leur réacteur (page 6) et d'éviter sa fusion. Par précaution, des distributions de médicaments sont en cours.
Alors que les répliques continuent, 215 000 personnes ont été évacuées autour des centrales. Trois fois ce chiffre dans tout le pays, dit l’ONU. De formidables moyens sont mobilisés pour