Quel que soit le scénario qui se développera au Japon dans les jours qui viennent, Fukushima peut déjà prétendre au podium des accidents nucléaires majeurs : Mayak, Three Mile Island et Tchernobyl. On l'oublie toujours, mais le premier accident majeur de l'histoire du nucléaire s'est déroulé en 1957, sur le site militaire russe de Mayak, dans le sud-est de l'Oural. Suite à une panne électrique, l'explosion d'une cuve de déchets hautement radioactifs a provoqué un panache dont les retombées ont contaminé une zone de 30 000 km2, entraînant la mort de 200 personnes, l'évacuation de 10 000 habitants et l'exposition de plus de 500 000 Russes. L'époque est alors au secret et l'Occident n'apprend cette catastrophe majeure qu'en 1976.
Le secret a été plus difficile à maintenir en mars 1979, lorsque la centrale américaine de Three Mile Island (TMI, en Pennsylvanie) a frôlé le pire. Après une succession de pannes et d’actions inappropriées - certaines vannes du circuit primaire étant restées ouvertes -, le cœur du réacteur s’est mis à fondre à cause d’un déficit de refroidissement. Heureusement, l’enceinte de confinement a parfaitement rempli son rôle en contenant le combustible fondu. Aucun rejet radioactif majeur n’a été constaté, mais l’événement a tout de même été classé 5 sur l’échelle des risques nucléaires, qui en compte 7. Et même si cet incident n’a pas eu de conséquences sanitaires ni écologiques majeures, il a refroidi l’enthousiasme de Wall Street et des compagni