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Libération
Interview

«Il faut un hybride deux-roues et voiture»

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Jean-Pierre Orfeuil siège au conseil scientifique de l’Institut pour la ville en mouvement :
publié le 1er avril 2011 à 0h00

Jean-Pierre Orfeuil est professeur à l'Institut d'urbanisme de Paris (Upec). Il anime également le conseil scientifique de l'Institut pour la ville en mouvement. Sur ces questions, il a publié Mobilités urbaines : l'âge des possibles, (éd. les Carnets de l'info.)

La mobilité, tout le monde en parle, de quoi s’agit-il ?

Parler de mobilité, c’est parler de choses différentes. C’est une condition générale offerte par la société, comme la possibilité de relier Paris à Lyon en TGV en deux heures. C’est aussi une capacité personnelle (je peux, je ne peux pas faire tel ou tel déplacement). C’est également une contrainte quand une norme de mobilité s’impose. De nos jours, un chômeur qui refuse un job situé à 10 km, c’est absurde. Il n’empêche qu’il faut qu’il ait la possibilité de le faire. On retrouve cette question avec la régression du commerce de proximité, les réformes des cartes hospitalière ou judiciaire, etc.

La mobilité ne passe-t-elle pas d’abord par un développement des transports en commun ?

En Ile-de-France, l’essentiel du peuplement est structuré par le RER, et c’est majoritairement en transports publics qu’on va à Paris. Mais Paris n’intervient que pour seulement un tiers des emplois ; c’est donc au sein des couronnes que croissent les trafics automobiles. A titre de comparaison, Paris représente 100 km², l’Ile-de-France, c’est 10 000 km². Même avec le futur réseau du Grand Paris, il n’y a pas d’alternative complète aux moyens de transports individuels. En outre, même si on associe les transports publics au développement durable, i