Voyager sans abîmer la planète et ses habitants ? Quasi impossible, assurent les spécialistes. Alors on limite les dégâts. On peut se priver de l’hôtel qui fait nettoyer les chambres par des enfants, du golf en zone aride qui siphonne la nappe phréatique du coin, et de la clim nourrie au groupe électrogène. On peut même se passer d’avion. Cher ? Pas toujours. On peut faire simple. Avec des solidaires, des bucoliques, des riches ou des fauchés, revue de détail de la sobriété.
Le maritime. Comment éviter l'avion si on veut aller loin ? Jacques a choisi le voyage en cargo pour aller à Pointe-à-Pitre. Cet ingénieur à la retraite a profité de la solitude en cabine pour visiter les 200 mètres, de la proue à la poupe, et questionner l'équipage sur les techniques de recyclage de l'eau à bord. Il trouve que «1300 euros pour treize jours, c'est pas cher», si on compte la nourriture «trois étoiles», l'accès à une salle de cinéma, une médiathèque et un salon. Les officiers offrent le champagne le premier soir. On dîne avec les autres passagers - pas plus de quatre cabines à bord.
Les bucoliques. Ils y vont en voiture - c'est pratique - et pratiquent l'autopartage pour leur bilan carbone. Claude et Isa, profs, aiment les gîtes «accueil paysan» avec leurs enfants de 7 et 9 ans. Les paysans habitent à côté, racontent leur ferme, servent un apéro, donnent des tuyaux. Ils sont souvent militants, genre Confédération paysanne. «C'est pas on