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Libération
Récit

Il y a 25 ans, Tchernobyl

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Le 25 avril 1986, veille de l’accident, les opérateurs lancent une procédure a priori anodine…
La centrale de Tchernobyl en mars 2011 (© AFP Sergei Supinsky)
publié le 26 avril 2011 à 0h00
(mis à jour le 26 avril 2011 à 10h34)

Tchernobyl, avant d'être la plus grande catastrophe nucléaire, c'est l'histoire d'un test qui a mal tourné, d'opérateurs qui ont franchi des lignes rouges et d'un réacteur soviétique, le RBMK, qui a été plutôt mal conçu. Pour comprendre ce qui s'est passé le 26 avril à 1 h 23 du matin, il faut d'abord s'attarder sur la journée précédente, le vendredi 25 avril. Ce jour-là, avant de procéder à l'arrêt du réacteur numéro 4 pour des opérations de maintenance, le personnel abaisse la puissance du réacteur. Cela tombe plutôt bien puisque l'équipe doit, par ailleurs, mener une expérience à faible puissance : étudier comment utiliser, en cas de panne générale, l'électricité résiduelle produite par la rotation de la turbine. «L'exploitant voulait vérifier si, après une coupure générale d'électricité, la turbine, en ralentissant, pouvait continuer à fournir suffisamment d'énergie pour faire fonctionner les pompes de refroidissement en attendant que les systèmes de diesel de secours prennent le relais, explique Michel Chouha (1), de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Ce test n'était pas en soi dangereux, il avait déjà été réalisé trois fois sur d'autres réacteurs.»

A 14 heures, le vendredi, les hommes de la centrale se lancent donc dans l'expérience. Mais ils sont retardés. A cause de la défection d'une centrale sur le réseau électrique, le réacteur numéro 4 doit continuer à fournir de l'électricité jusqu'à la fin de la journée. «On leur a