«Une leçon de soixante jours, la plus importante que j'ai jamais reçue.» Dans le bureau du château de Riga, l'émotion point quand le président letton, Valdis Zatlers, égrène ses souvenirs de Tchernobyl. Aujourd'hui, il sera présent en Ukraine pour participer aux commémorations du 25e anniversaire de la catastrophe. Pour une raison simple : il a fait partie de ces milliers de personnes mobilisées, juste après l'explosion du réacteur 4 de la centrale (lire ci-dessous).
Il y a vingt-cinq ans, l'homme aux cheveux grisonnants et à la stature imposante n'est encore qu'un tout jeune chirurgien. Les premières informations sérieuses lui viennent de Suède, quand des nuages radioactifs passent au-dessus de ce pays. «L'Union soviétique disait alors seulement qu'il y avait un problème avec Tchernobyl», explique le Président, 56 ans, en fin de mandat.
«Désastre». Quand, le 8 mai 1986, des représentants de l'armée cherchent à le voir alors qu'il opère un patient, il comprend de suite. La mission n'est restée top secret que deux jours durant. «Notre tâche - et ce n'était pourtant pas une idée très réaliste - était de nettoyer les lieux d'habitation dans la zone d'exclusion des 30 km, où il est impossible de vivre, même encore aujourd'hui.» A l'époque, il se promène armé d'un dosimètre et rabâche à tous les habitants les consignes de sécurité : porter un masque et surtout ne pas manger de fraises. Le début de l'été 1986 était part