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Libération

La roue tourne pour le grand hamster d’Alsace

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biodiversité. La protection du rongeur par les services publics s’intensifie.
publié le 28 avril 2011 à 0h00

Avril en Alsace, c’est le mois du comptage des terriers de grands hamsters, pile entre le réveil de la bête après six mois d’hibernation et sa phase de reproduction. Un rituel pour ces rongeurs protégés car menacés d’extinction, qui ne survivent en France que dans cette région.

Hier, épaulés par des vacataires, les agents de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) arpentaient des champs de blé et de luzerne autour de Blaesheim (Bas-Rhin), dans l'une des trois zones d'actions prioritaires (ZAP) définies pour faciliter la vie du grand hamster d'Alsace, alias Cricetus cricetus. Ils disposent de cartes et de récepteurs GPS pour géolocaliser les terriers, de règles métalliques et de bâtons pour en mesurer le diamètre et la profondeur. Ils y enfoncent aussi le bras. «C'est pour vérifier la constance du diamètre, explique l'un d'eux. Si ça se rétrécit, c'est plutôt un terrier de campagnol.» Et s'ils en trouvent, ils prélèvent des crottes. Leur analyse permet une identification irréfutable.

La France a tout intérêt à montrer qu'elle agit en faveur du grand hamster. Elle risque en effet une lourde amende depuis que la Commission européenne a saisi la Cour de justice des communautés européennes, estimant qu'elle a failli à le protéger. En janvier, l'avocate générale de la cour a abondé en ce sens, notant que «la République française a manqué aux obligations qui lui incombent». Le jugement devrait être rendu public dans les semain