L’Autorité de sûreté nucléaire française (ASN) aurait-elle le génie de l’anticipation ? Dès septembre, elle décidait, avec l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et techniques, d’organiser à l’Assemblée nationale, hier et aujourd’hui, deux jours de séminaire international intitulé «Post-accidentel nucléaire». L’ASN n’avait pas imaginé Fukushima, mais voulait présenter les avancées du Codirpa - le comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nucléaire.
Le Cordipa est un programme conduit par l'ASN avec l'ensemble des acteurs - Etat, industrie nucléaire, organismes experts, associations et autorités de sûreté des pays frontaliers - concernés par «l'inimaginable», explique Jacques Repussard, le patron de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), «un accident dans une centrale». Lancé en 2005, il montre que le tabou de l'accident n'était déjà plus de mise avant Fukushima. Car, comme le répète André-Claude Lacoste, le président de l'ASN, «personne ne peut garantir qu'il n'y aura jamais d'accident».
«Scénarios». Certes, ce risque, souligne Jacques Repussard, suppose «que ce soit un accident absolument extraordinaire, lié par exemple à des effets dominos avec d'autres installations voisines, des aléas naturels ou des actes de malveillance. Il faut se préparer à ce type de scénarios irréalistes».
La réaction de Dominique Minière (EDF) n'est d'ailleurs pas de nier