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Le nucléaire français à l’ère du soupçon

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Énergie . Alors qu’une conférence sur la sécurité va se tenir à l’ONU, la filière est mise en cause dans l’Hexagone.
publié le 11 mai 2011 à 0h00

Chaque jour qui passe depuis le drame de Fukushima fissure un peu plus le mur de certitudes que l'industrie du nucléaire était parvenue à ériger depuis les années 70. Hier, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, n'a pas hésité à affirmer que l'accident de Fukushima avait révélé des «lacunes importantes» dans la sécurité nucléaire mondiale. «Les hommes et les femmes dans le monde se demandent si nous agissons correctement et suffisamment pour protéger la planète en cas d'accident nucléaire», a-t-il insisté, estimant - ce qui est préoccupant - ces inquiétudes légitimes.

Démunis. Il a ainsi annoncé la tenue d'une conférence sur la sécurité nucléaire le 22 septembre lors de l'assemblée annuelle des Nations unies à New York. Objectif : «étudier de plus près les standards sur la sécurité et les mesures de précaution». C'est dire si les plus hauts responsables de la planète semblent démunis face aux possibles défaillances de l'atome.

Comme en écho, deux experts incontestés de cette matière en France, Benjamin Dessus (ingénieur et économiste) et Bernard Laponche (physicien), ont tiré la sonnette d'alarme hier en présentant les derniers travaux de leur association, Global Chance (1). «Est-on prêt à accepter l'idée, comme nos élites nous le demandent, qu'un accident majeur se produira dans le nucléaire tous les dix à quinze ans ?» se sont-ils interrogés en évoquant les accidents de Three Mile Island en 1979 aux Etats-Unis, de Tc