Les débroussailleurs s'agitent par grappes, dégageant l'espace, gardant quelques arbres, entassant branches et racines. «Semons la résistance !» clame une banderole. «De la scarole, pas de métropole», renchérit un militant au mégaphone. Ils étaient un millier d'opposants, samedi, au projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), qui «gèle» depuis trente ans une parcelle de 1,5 hectare appartenant au conseil général. Et, depuis lundi, ils sont une dizaine de jeunes néopaysans à squatter et exploiter les lieux. Objectif, s'installer là, sur ce terrain en friche, pour résister à ce nouvel aéroport dont le chantier, sans cesse repoussé, doit démarrer en 2014. «On ne cherche pas à être viables économiquement, explique Mathilde. C'est un outil de lutte. Nous sommes neuf volontaires qui voulons mettre en question l'accès à la terre agricole.»
A l'origine du mouvement, le réseau Reclaim the Fields né en 2008, constellation européenne de jardiniers sans terre. Il a le soutien actif de la Confédération paysanne et de l'Acipa, association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d'aéroport. Les paysans du coin ont donné de la fumure et des heures de travail à cinq tracteurs pour défricher un premier lopin, planté de patates et de tomates. «On aspire à l'autonomie alimentaire, à une agriculture indépendante des industries chimiques et de la grande distribution, précise Clément. On dénonce la compétit