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Libération

Europe : pas de fusion pour la sûreté nucléaire

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publié le 13 mai 2011 à 0h00

Réunis hier à Bruxelles, les responsables européens de la sûreté nucléaire ne sont pas parvenus à s’entendre sur la nature des «stress tests» (tests de résistance aux risques) qui devront être menés sur les centrales nucléaires européennes dans la foulée du drame de Fukushima. Pas sûr que ce soit une mauvaise nouvelle pour tous ceux qui réclament des tests approfondis menés par des experts indépendants de tout lobby.

Pourquoi n’y a-t-il pas consensus sur ces tests ?

Il y a clairement scission en Europe entre les pays nucléaires et les autres. L’Allemagne, qui envisage une sortie du nucléaire à l’horizon 2021, prône ainsi des tests très stricts. Ce n’est pas un hasard si le commissaire européen à l’Energie, l’Allemand Günther Oettinger, se veut intransigeant. Il réclame des tests élargis aux seules catastrophes naturelles, incluant le risque terroriste ou une chute d’avion sur une centrale, deux options rejetées par la France, pays hautement nucléarisé et décidé à le rester. Il réclame aussi que la conclusion de ces tests réalisés par un Etat puisse être contre-examinée par un autre Etat, ce qui fait frémir Paris. Cela signifierait en effet que l’Autriche, hostile au nucléaire, pourrait donner ou non son aval au rapport sur les centrales françaises… D’où le blocage d’hier.

Y a-t-il un moyen terme possible ?

Malheureusement oui. Un compromis finira bien par être trouvé, qui ne satisfera sans doute personne. Pour la députée européenne Corinne Lepag