A l’extrémité de la zone industrielle hérissée de cheminées d’usines pétrochimiques, des pick-up, minibus et motos soulèvent la poussière qu’un camion arroseur s’obstine à vouloir maintenir au sol. C’est l’heure du changement d’équipe sur le chantier, où l’agitation tranche avec la nonchalance des villages de pêcheurs des environs.
Côte est de la Malaisie, à 30 km de Kuantan : la construction de l’usine australienne de production de terres rares Lynas se poursuit, sous la pression de ses opposants. C’est sur ce site que doit être raffiné, à partir de septembre, le minerai extrait de du site australien de Mount Weld, au moyen de bains d’acide, de lessivages et de cuissons au four. Un traitement de choc pour isoler les 15 éléments métalliques de la famille des lanthanides, et deux autres aux propriétés similaires, que l’on nomme «terres rares». Des métaux utilisés dans la haute technologie, pour la fabrication des aimants qui équipent les éoliennes et les voitures hybrides, les téléphones portables ou encore les tablettes tactiles. Et dont la valeur ne cesse d’augmenter. Surtout depuis que la Chine (90% de la production mondiale) a accéléré, à l’été 2010, la réduction de ses exportations, invoquant, officiellement, l’argument environnemental…
Pêcheurs. Car la séparation des terres rares, concentrées dans le minerai brut, s'avère polluante. L'opération nécessite une grande quantité d'acide, potentiellement dangereux pour les eaux souterraines. Mais la crainte des