«Du peuple, la justice est lente, Elle est lente, mais elle vient !» dit la chanson (1). La réponse du CNRS à Claude Allègre est du même acabit. Elle est venue… un an après. Sous la forme d'un pavé collectif - signé de 120 scientifiques - titré sans aucune volonté polémique : le Climat à découvert. Outils et méthodes en recherche climatique.
Hier matin, au siège du navire amiral de la science française, le président du CNRS, Alain Fuchs, se déclarait «très content» de tenir cet ouvrage en main. Chaque texte en est «court, percutant, instructif». Pas polémique du tout… mais, parmi «le public visé, il y a ces gens qui ont acheté le livre de… humpf… qui vous savez».
«Bandits». Bref, la présentation officielle de ce livre a failli tourner au grand comique, avec concours de chochoterries pour ne pas nommer l'ancien ministre Claude Allègre et Vincent Courtillot, l'ex-directeur de l'Institut de physique du globe de Paris. Or, ce livre leur doit son existence. C'est en effet en avril 2010 que - «en colère, déprimés, ou les deux», explique Catherine Jeandel, océanographe et codirectrice de l'ouvrage avec le physicien Rémy Mosseri - plus de 600 scientifiques spécialistes du climat en avaient appelé à la direction du CNRS pour qu'elle fasse quelque chose contre les violentes accusations de Claude Allègre. «Il nous a quand même traités de bandits», se souvient Catherine Jeandel. En fait, Claude Allègre les acc