Dix décès inquiétants en Allemagne, trois cas d'intoxication alimentaire suspects en France, des cas isolés de maladie en Suède, au Danemark, en Grande-Bretagne et en Suisse… Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, a dû mettre en garde, samedi, contre toute «forme d'affolement».
L'origine de la psychose naissante ? La consommation de concombres espagnols, qui pourraient être à l'origine de la vague d'infections - essentiellement dans le nord de l'Allemagne - à la bactérie E.coli enterohémorragique (ECEH). Elle se transmet à l'homme par la consommation d'aliments infectés et se traduit par des diarrhées accompagnées de saignements. Les autorités allemandes appellent, elles aussi, à la plus grande prudence. La ministre de la Consommation, Ilse Aigner, assurait hier que la source de la contamination n'était toujours pas identifiée : «L'alerte générale sur les primeurs reste valable.»
Pourtant, les autorités sanitaires européennes sont inquiètes. Le nord de l'Allemagne connaît depuis la mi-mai une vague d'infections d'une ampleur inhabituelle. Plus de 600 cas causés par des bactéries E.coli étaient recensés hier dans le pays, contre 460 samedi. Surtout, 140 patients souffrent d'une complication rare, le syndrome hémolytique et urémique (SHU), qui se traduit par une atteinte du système rénal. Elle oblige le malade à être mis sous dialyse et peut entraîner la mort. «Tout au long de ma carrière, j'ai vu 40 à 50 cas de SHU, dit Rolf Stahl, médecin à l'hôp