Avec 30,6 milliards de tonnes de gaz carbonique, les émissions du secteur de l’énergie ont atteint un nouveau sommet en 2010. Cette annonce de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), hier, ne constitue pas une surprise. Dès novembre 2010, une étude scientifique (1) l’avait prédit : le petit coup de mou des émissions de ce gaz à effet de serre par les industries humaines - une diminution de 1,3% en 2009 - n’allait pas durer.
Ce retour à une vive croissance des dégagements de CO2 - 5% de plus qu'en 2008 - provient directement de l'usage massif du carbone fossile - charbon, pétrole et gaz - qui représente plus de 80% des sources énergétiques utilisées sur la planète.
Dans ce trio, la première place est occupée - avec 44% des émissions - par le charbon, dont l’usage a augmenté de 6%, annonçait le cabinet Enerdata le 6 mai. Un charbon qui, pour l’essentiel, sert à générer de l’électricité (+ 7% en 2010).
Le pétrole - 36% des émissions - a repris sa croissance, avec une hausse de 4% sur 2009. La mégacrise financière de 2008 a donc accouché d’un très ponctuel arrêt de cette évolution. En comparaison, après la deuxième crise pétrolière, en 1979, il avait fallu quinze ans pour que la production retrouve son niveau initial. Les prix actuels du pétrole - environ 100 dollars (70 euros) le baril - n’ont donc pas d’effet compressif sur sa consommation. Logique, car elle est tirée par un usage «captif» : l’essor des transports routiers et aériens, qui explosent dans les pays ém