Angela Merkel, qui a perdu tous les scrutins régionaux depuis le début de l’année, voulait au plus vite balayer de l’agenda politique la question du nucléaire, très impopulaire dans le pays. Dans la nuit de samedi à dimanche, les partenaires de la coalition conservatrice au pouvoir, les chrétiens-démocrates et les libéraux, se sont mis d’accord pour fermer la dernière centrale allemande au plus tard en 2022.
Concrètement, 7 réacteurs anciens et défectueux, arrêtés au lendemain de la catastrophe de Fukushima, seront démontés. Un huitième réacteur sujet à des pannes à répétition sera mis en veille, jusqu’en 2013, pour équilibrer si nécessaire l’approvisionnement du réseau lors des pics de consommation de l’automne et de l’hiver. Les 9 réacteurs restants fermeront les uns après les autres. Les partis au pouvoir ont par ailleurs décidé de maintenir la taxe sur le combustible nucléaire, un impôt nouveau devant rapporter 1,3 milliard d’euros par an, imposé, avant Fukushima, par le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, à une branche dégageant de juteux bénéfices, avant qu’il ne soit question de sortir du nucléaire.
Poursuites. Simple et claire sur le papier, l'équation gouvernementale pose de nombreuses questions. Quelles seront les conséquences juridiques de la sortie du nucléaire ? La décision coûtera cher aux quatre grands producteurs d'électricité, E.ON, RWE, ENBW et Vattenfall. RWE a déjà porté plainte contre la fermeture forcée de deux de ses réacteurs ; E.