Dix-huit morts en Europe dont dix-sept en Allemagne, plus de 2 000 malades outre-Rhin, trois cas signalés aux Etats-Unis, et pas la moindre piste pour expliquer l'origine d'une affection inédite… Provoquée par la consommation d'aliments frais mal lavés, l'épidémie intrigue et inquiète les autorités sanitaires. La souche de la bactérie Escherichia coli fait encore débat : 0104:H4, selon le centre européen pour la prévention et le contrôle des maladies, mais EAEC 55989, selon l'institut du génome de Pékin. Reste qu'elle est «très rare» et n'avait «jamais provoqué d'épidémie auparavant», selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Elle a déjà semé la zizanie en Europe. Hier, les autorités russes ont interdit les importations de légumes frais venant de l'Union européenne, provoquant la colère de la Commission, qui parle de réaction «disproportionnée». L'Espagne, pointée du doigt par l'Allemagne avant que ses concombres soient innocentés, aurait aimé voir la Commission réagir moins tardivement et de façon «plus claire». «Nous demanderons de plus amples explications et des dédommagements suffisants», a assuré hier José Luis Zapatero, le Premier ministre espagnol.
Anticorps. La bactérie Eceh, présente dans le système digestif des ruminants, est inoffensive pour les vaches et les moutons. Chez l'homme, elle provoque chaque année des vagues de diarrhées généralement bénignes, essentiellement chez les enfants. Mais lorsque Eceh e