Le couperet tombera cette année le 13 juin. Lundi, donc, la France arrivera à court de poissons pêchés par ses bateaux dans les eaux européennes et commencera à consommer du poisson venu des côtes africaines, du Pacifique ou simplement importé de Chine ou de Norvège. Depuis que cet indicateur - le Fish Dependence Day - a été forgé (1), en 2000, la date arrive de plus en plus tôt dans l'année : près d'un mois plus tôt en dix ans. Signe que les stocks de poissons sont surexploités et s'effondrent, que les océans se désertifient, avertit Océan2012, une coalition européenne regroupant une centaine d'organisations qui luttent contre la surpêche.
Consultant en pêcheries, conseiller politique pour Océan2012 et auteur de Plus un poisson d'ici 30 ans ? (2) Stéphan Beaucher explique en quoi la réforme de la politique commune de la pêche (PCP), prévue l'année prochaine pour une entrée en vigueur le 1er janvier 2013, peut être l'occasion d'inverser la tendance et de mettre un terme aux pratiques de pêche destructrices. Histoire de sauver poissons et pêcheurs en préservant les écosystèmes marins et l'industrie de la pêche.
Où en sont les stocks de poissons de l’Union européenne ?
72% de ceux qui ont été expertisés sont en limite maximale d’exploitation, dont 20% en cours d’effondrement ou déjà effondrés. La surpêche se traduit aussi par la diminution de la taille des prises. En 1900, on pêchait des morues qui avaient dix ans et mesuraient 1,50 m