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Analyse

Le Japon au chevet des travailleurs de Fukushima

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Le personnel qui est intervenu depuis l’accident nucléaire subit un contrôle pour mesurer la radioactivité reçue.
Travailleurs à l'intérieur de la centrale de Fukushima, le 23 juin 2011. (Reuters)
publié le 27 juin 2011 à 0h00

La lutte acharnée contre la catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima Daichi se lit dans un nombre : 3 700. C’est celui des ouvriers, techniciens et ingénieurs qui y sont intervenus depuis le 11 mars. A quel prix ? C’est ce que l’on sait un peu mieux depuis que 3 514 d’entre eux ont passé une sorte de «check-up» de radioactivité, sur ordre de l’Autorité de sûreté japonaise. Une opération nécessaire car, lors des premiers jours de l’accident, le port du dosimètre n’a pas été systématique. Et certains ont été exposés à de l’air contaminé sans disposer d’un système respiratoire autonome et ont pu inhaler ou ingérer des atomes radioactifs.

Ce «check-up», une anthropogammamétrie, explique Alain Rannou, de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, consiste à placer «la personne dans une installation blindée afin de masquer la radioactivité ambiante, puis à mesurer avec des détecteurs la radioactivité du corps et des organes. Ensuite, à l'aide de modèles qui tiennent compte du temps de résidence des atomes dans le corps, de la quantité d'atomes radioactifs présents, de la date de l'exposition, on calcule une dose, déjà reçue et à recevoir, due aux contaminations internes.» Ajoutée à l'irradiation externe, la dose totale est ainsi disponible. Parmi les 3 514 personnes, 124 ont subi une dose supérieure à 100 millisieverts, dont 107 entre 100 et 200 mSv, huit entre 200 mSv et 250 mSv, neuf plus de 250 mSv, dont les deux plus élevées à 643 et 678 mSv.