Dans un pays où l’élévation du niveau de vie passe par l’amélioration de la qualité de la nourriture, il est un sujet qui ne fait pas rire les Chinois, ce sont les scandales alimentaires. Il ne s’écoule plus une semaine sans qu’un quotidien, ou même plus récemment la télévision nationale, ne se fasse l’écho d’une nouvelle tromperie, encore plus extravagante que la précédente. A l’affaire du riz pollué au cadmium en février sont venues s’ajouter ces dernières semaines celles du vin frelaté, du porc au clenbutérol (une hormone de croissance qui augmente la masse musculaire au détriment des graisses) chez Shuanghui (principal transformateur de viande du pays), des germes de soja au nitrite de sodium cancérigène, des huiles de cuisine usagées recyclées dans les restaurants bon marché… La liste est longue. La dernière affaire en date met en cause une entreprise de Shanghai produisant des mantous (petits pains), surprise en pleine opération de bidouillage alimentaire par les journalistes de la chaîne CCTV2, consacrée à l’économie.
On y voit, filmés en caméra cachée, des employés trafiquer avec le plus grand naturel les dates de péremption, repétrir des pains périmés renvoyés par les supermarchés, tout en y ajoutant allègrement colorants et conservateurs pour leur redonner un aspect frais. Plus de 30 000 auraient ainsi été écoulés quotidiennement. L'affaire a fait grand bruit, d'autant qu'elle s'est déroulée dans la métropole la plus moderne de Chine, et a suscité des commentaires i