Mardi, à Echassières dans l'Allier, un agent de l'Office national des forêts (ONF), âgé de 59 ans et père de trois enfants, s'est pendu dans la maison forestière qu'il occupait. C'est le 24e suicide à l'ONF en sept ans. Et le quatrième depuis juin : trois forestiers ont mis fin à leurs jours ces dernières semaines en Lozère, en Gironde et en Haute-Saône. Jeudi, les deux ministres de tutelle, Bruno Le Maire (Agriculture) et Nathalie Kosciusko-Morizet (Ecologie), ont réclamé à la direction de l'ONF «une évaluation du climat social», et souhaité que «l'accompagnement personnel des agents soit renforcé».
«J'ai demandé aux comités d'hygiène et de sécurité locaux de procéder à des enquêtes afin d'analyser les causes, souvent multiples, de ces actes de désespoir», explique le directeur général de l'ONF, Pascal Viné, en poste depuis novembre 2010, qui exprime sa «profonde tristesse».«Dans trois des quatre derniers cas, précise-t-il, les personnes avaient été identifiées par les services sociaux de l'ONF comme fragilisées, pour des raisons multiples, et faisaient l'objet d'un suivi médical. Et, malgré tout, elles sont passées à l'acte. C'est d'autant plus difficile pour nous.»
Un seul des 24 suicides survenus depuis 2005 a été officiellement imputé aux conditions de travail. La mort d’un forestier, en décembre 2009 à Poligny (Jura), d’une balle tirée avec son arme de service et devant son lieu de travail, est assimilable