Après un déplacement au Kenya, le ministre français de l’Agriculture, Bruno Le Maire, était hier à Rome, au siège de la FAO, l’organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture, pour une réunion ministérielle de crise. Il revient sur les réponses à court et à long terme que la France propose.
A quoi a servi cette réunion ?
Elle a été convoquée, à la demande de la France, pour maintenir la mobilisation et dire que la communauté internationale n’oublie pas ce qui se passe en Afrique. Avec deux objectifs : mobiliser les financements et, le plus important, rappeler la nécessité absolue d’investir dans l’agriculture des pays en développement. Le président de la République en a fait un point majeur du G20.
La FAO évoque 1,1 milliard d’euros nécessaires sur un an. C’est possible ?
Plus de 500 millions d’euros ont déjà été mobilisés, dont une centaine de millions pour l’Europe. Le Premier ministre et Alain Juppé ont décidé de doubler l’aide française, de 5 à 10 millions. Les Etats-Unis et le Brésil aussi ont répondu présent. Les donateurs sont là, mais il faudra faire le point régulièrement pour s’assurer que les fonds sont débloqués et évaluer les nouveaux besoins.
Vous revenez du nord du Kenya. Quelle est la priorité ?
Le plus urgent, c'est d'apporter au Programme alimentaire mondial les moyens financiers pour acheter la nourriture dont les réfugiés ont besoin. Le camp de Dadaab était prévu pour 100 000 réfugiés, ils sont plus de 400 000 et il continue d'en arriver par milliers de Somalie [lire ci-contre]. Il s'agit de sauver des vies, en particulier des enfants.
Vous avez dit au début de la réunion que la communauté internationale avait échoué…
Quand il y a des dizaines de milliers de morts en raison d’une