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Libération

A Bordeaux, une eau au goût de Safran

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Pollution. Une usine du groupe industriel est accusée d’avoir contaminé une source proche de la ville.
publié le 27 juillet 2011 à 0h00

Quand on parle de Bordeaux, on mentionne généralement peu son eau potable. C’est un tort, celle-ci est au moins aussi réputée que son vignoble. Sauf ces derniers temps. Début juillet, les services de l’Etat ont découvert une pollution au perchlorate d’ammonium, un produit servant à la fabrication d’explosifs, dans 25% des captages d’eau potable bordelais.

Une nouvelle qui a fait boum à la communauté urbaine de Bordeaux (CUB) qui concerne 740 000 habitants. «C'était assez surprenant», confirme Jean-Pierre Turon, en charge de l'eau et de l'assainissement à la CUB. «C'est une molécule que l'on ne cherche habituellement pas dans l'eau potable», confirme Antoine Bousseau, directeur régional de la Lyonnaise des eaux, concessionnaire du service public.

Les captages concernés se situent à Saint-Médard-en-Jalles et jouxtent le site de la Société nationale des poudres explosives (SNPE), rachetée en avril par le groupe Safran. «Un site déjà pollué depuis une trentaine d'années aux solvants chlorés», indique Gérard Chausset, vice-président de la CUB, élu écologiste qui a révélé l'affaire. En juin, la direction régionale de l'environnement opère un diagnostic environnemental qui fait apparaître des taux allant jusqu'à 30 microgrammes par litre d'eau (µg/l) de perchlorate. Jusqu'à présent, ce polluant n'était pas sujet à une limitation. Saisie en janvier, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail