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Algues vertes : la Bretagne ne parvient pas à repousser l’envahisseur

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Chaque année, en moyenne, 70 000 tonnes de ces «laitues de mer» sont ramassées sur les côtes de la région, malgré l’annonce en 2009, par François Fillon, d’un plan pour leur éradication.
publié le 28 juillet 2011 à 0h00

Chaque été depuis presque quarante ans, c’est la même désolation : des marées d’algues vertes engluent les plages du littoral. Essentiellement en Bretagne, mais aussi sur les côtes du Cotentin ou des Charentes. Un magma pestilentiel, dont les causes sont désormais bien identifiées par l’Ifremer, l’Inra ou le Centre d’étude et de valorisation des algues (Ceva) : la prolifération des «laitues de mer» est due aux nitrates agricoles, dérivés de l’azote.

Coupable ? L’agriculture intensive et ses élevages pléthoriques. Trop de lisier, trop d’engrais, des sols qui saturent. Chaque année, selon un rapport du Comité scientifique de l’environnement en Bretagne, les rivières bretonnes rejettent 75 000 tonnes d’azote à la mer. Et l’algue verte s’en repaît : sa croissance peut atteindre 20% en un jour. Les effets des rejets sont encore décuplés lorsque la configuration physique du littoral s’y prête, comme dans les baies, à Lannion ou Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor).

Sulfure d'hydrogène. En Bretagne, région la plus touchée, avec en moyenne 70 000 tonnes d'ulves vertes ramassées par an, on recense, selon la fédération France Nature Environnement (FNE), la moitié des porcs et de la volaille française sur quatre départements. La Bretagne tient aussi le premier rang pour le nombre des élevages bovin laitiers. C'est une fois mortes, échouées sur les plages, que les algues vertes, non contentes de défigurer les côtes, dégagent une horrible odeur d'œuf pourri et deviennent un réel d