Prudence. Les premiers résultats des analyses confiées à des laboratoires spécialisés après la mort de plusieurs sangliers sur la plage de Morieux ne permettent pas d’incriminer formellement les algues vertes, assure la préfecture des Côtes-d’Armor. Pourtant, selon ces résultats, outre un œdème pulmonaire, cinq marcassins sur six présentaient des taux d’hydrogène sulfuré (H2S), le gaz toxique dégagé par les algues en putréfaction, allant de 0,14 mg/kg à 1,72 mg/kg.
«Avec des telles différences de valeurs, on ne peut tirer aucune conclusion», relativise-t-on cependant à la préfecture. Et de citer, pour mettre en avant la disparité des taux, le cheval mort en 2009 sur une plage de Plestin-Les-Grèves, dans le même département, qui présentait 1,18 mg/kg. «Ne disposant pas d'échelle biologique de valeur néfaste d'H2S pour les animaux, nous ne pouvons certifier que la mort des sangliers et marcassins est due à cette présence», insiste Philippe de Gestas-Lespéroux, secrétaire général du préfet. Le seul marcassin ne présentant aucune trace d'hydrogène sulfuré a révélé la présence de chloralose, utilisé pour empoisonner les rongeurs, mais en quantités insuffisantes pour expliquer la mort de l'animal. Celui-ci va faire l'objet d'analyses complémentaires.
Trente-six sangliers au total ont été ramassés en dix jours sur la plage ou à proximité des rivages de Morieux, où se jette la rivière du Gouessant. Dimanche, un ragondin est venu s’ajouter à la liste. Plusieurs