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Interview

Jean-Yves Le Drian «Aller vers une agriculture de qualité, bio ou de proximité»

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Jean-Yves Le Drian, président socialiste de la région Bretagne, milite pour un changement des pratiques :
publié le 6 août 2011 à 0h00

S’il estime nécessaire de connaître la cause réelle de la mort des sangliers, Jean-Yves Le Drian, président PS de la région Bretagne, appelle à ne pas nier la réalité des algues vertes.

Quel enseignement tirez-vous de l’hécatombe de sangliers?

Les sangliers ont été retrouvés dans une vasière recouverte d’algues vertes. Or si le problème des plages est connu, celui des vasières n’a pas été étudié. Il existe onze vasières sur les huit sites concernés par les algues vertes en Bretagne. Il faut donc se saisir de cette question des vasières, ce qui confirme à mes yeux la nécessité d’un observatoire sanitaire et environnemental indépendant. Mais quelles que soient les raisons des décès des sangliers, sur lesquels il faut qu’on ait toute la vérité, il y a un fait établi : la prolifération d’algues vertes, qui se reproduit chaque année. Il faut dire la vérité, que la Bretagne a une maladie, qu’elle connaît un excès d’azote dont une grande partie est due à l’activité agricole. Et qu’elle se soigne.

N’y a-t-il pas une tentative de dédouaner les algues vertes ?

L’affaire des sangliers a eu l’effet pervers de redonner de la vigueur au déni de la réalité des algues vertes, mais aussi au déni du périmètre du phénomène : à écouter certains médias, toute la Bretagne est verte, recouverte d’algues !

Or, seuls huit sites et une trentaine de plages sont concernés. 99% des résultats des analyses des eaux de baignade sont conformes aux normes et, sur un total, de 541 plages, une seule est fermée : celle de Morieux, dans la baie de Saint-Brieuc, où ont été retrouvés les sangliers. Enfin, il y a un déni de l