Si l'on ne déplore plus aucune victime sur la plage de Morieux (Côtes-d'Armor), la guerre des mots autour des marées vertes et de la mort des sangliers bat son plein en Bretagne. Une forte suspicion pèse sur les algues vertes, celles qui se nourrissent de l'azote agricole, dans ces décès - 36 sangliers et un ragondin. Lassées d'être prises pour cible, la chambre d'agriculture et la fédération départementale des syndicats agricoles (FDSEA) des Côtes-d'Armor sont montées au créneau, jeudi, pour allumer des contre-feux. Evoquant une «manipulation» de la part de certains écologistes, elles s'étonnent de la «surmédiatisation» de l'hypothèse hydrogène sulfuré, le gaz toxique dégagé par la putréfaction des algues. Selon elles, la thèse de l'empoisonnement des sangliers est «beaucoup plus plausible».
Autopsie. Le même jour, la préfecture des Côtes-d'Armor s'emmêlait les pinceaux en annonçant, d'abord, que les recherches d'hydrogène sulfuré dans les cadavres de sangliers étaient terminées puis, après un rétropédalage tardif, que finalement, pas du tout, toutes les analyses jugées nécessaires sur les sangliers, de même que sur le ragondin, seraient effectuées. Vendredi, six scientifiques demandaient la publication complète des rapports d'autopsie «pour pouvoir statuer de façon catégorique sur la cause de cette hécatombe d'animaux».
Ces prises de position masquent peut-être l'essentiel : quelle que soit la cause de la mort des sanglier